Après consolidation, les sédiments sont ensuite recouverts d'un géotextile et d'une couche de sable de 50cm. Des drains ont également été installés dans cette couche sableuse afin de recueillir les eaux de ruissellement. Enfin, une couche de 4m de matériaux rocheux a recouvert l'installation.
Butte paysagère du Grand Port Maritime de Dunkerque (GPMD)
Un arrêté préfectoral, complémentaire à celui du 25 juillet 2007 concernant l'autorisation de dragage et de gestion à terre des sédiments non immergeables du Port Est de Dunkerque, a fixé les caractéristiques de cet ouvrage. Cet arrêté préfectoral précise que des mesures doivent être prévues par le GPMD en cas de pollution accidentelle ou d'incident qui seraient susceptibles de perturber le milieu récepteur.
Ces buttes paysagères ont une longueur de 500 m et d'une largeur qui varie entre 30 et 50m et une hauteur de 5 à 7 mètres. Celles-ci seront recouvertes d'une couche de terre végétale d'une épaisseur minimale de 25 cm. La végétation mise en place est de type arbustive plantée par bosquet.
Un suivi des incidences portant sur les eaux souterraines (piézomètres), superficielles et sur les plantations est à réaliser à minima sur les cinq ans que durent les travaux. Les analyses porteront sur le pH, l'oxygène dissous, la salinité, les hydrocarbures, les phénols, les principaux métaux et métalloïdes (As, Ba, Cd, Cr, Cu, Hg, Mo, Ni, Pb, Sb, Se, Zn) à une fréquence d'une analyse annuelle. Un suivi du canal des Dunes sera également réalisé sur les compartiments eau, sédiments et matières vivantes ainsi qu'un suivi annuel de la couverture des 25 cm de terre végétale et des plantations.
Une butte expérimentale de 300m de long sur 100 m de large a également été construite en 2000-2001 sur le port d'Anvers en Belgique.
2. Renforcement de berges
Un exemple de valorisation de sédiments en renforcement de berge est actuellement envisagé dans le port de Gävle, en Suède. Cette berge sera composée, pour sa partie extérieure, d'enrochement, et pour sa partie intérieure, de 700 000 m3 de sédiments contaminés.
Les sédiments, non séchés, seront mélangés au préalable avec un liant constitué de 40% de ciment, 40% de cendres volantes et 20% de laitiers de hauts fourneaux granulés. Pour 1m3 de sédiments humides, 150 kg de liants seront ajoutés.
Le dragage aura lieu d'août à l'automne 2012, puis reprendra au printemps 2013. Les sédiments pompés seront envoyés dans une centrale de mélange et le mélange sera déversé par pompage dans la zone à combler. L'ensemble enrochement et mélange sédiment/liant sera à terme recouvert et tassé afin d'être stabilisé.
Le projet a un coût total de 110 000 000 €. Les discussions du projet ont débuté en 2007 et les premiers essais en laboratoire et sur site ont commencé en 2010.
3. Briques
Des sédiments fluviaux contaminés ont également fait l'objet d'une valorisation dans la brique cuite [SAMARA, 2007], et ceci après un traitement avec le procédé Novosol® (Figure 10). Ce procédé, développé par la société Solvay, se décompose en deux phases, d'une part l'immobilisation des éléments traces métalliques par phosphatation et d'autre part la destruction de la matière organique contenue dans le sédiment par calcination (T≥650°C).
Des essais en laboratoire ont démontré la faisabilité d'incorporer des sédiments traités dans la production de briques cuites comme matériau de substitution au sable et à l'argile. La quantité de sédiments dans le mélange est un point essentiel. En effet, elle influence fortement la résistance à la compression des briques produites, une augmentation du taux de substitution entraine une diminution de la résistance à la compression (propriété non plastique du sédiment). Il a été également montré que la granulométrie et la minéralogie du sédiment sont des facteurs déterminants qui influencent la qualité des briques produites.