Phosphogypses (OFRIR1)

Le phosphogypse est le sous-produit de la fabrication de l’acide phosphorique, résultant de l’attaque sulfurique d’un minerai de phosphate de calcium naturel, l’apatite. Le phosphogypse se présente sous la forme d’une très fine poudre humide.
Le phosphogypse est principalement constitué de sulfates et de calcium, et dans une moindre mesure de silice, de sodium… Les minerais de phosphate utilisés contiennent de nombreuses impuretés, qui dans la plupart des cas se concentrent dans le phosphogypse. C’est le cas des éléments traces métalliques (strontium, baryium, cuivre…) et des radio-éléments (226radium, 210plomb, 210polonium…).
Le phosphogypse n’est plus valorisé actuellement en France dans les infrastructures routières. Il y a une vingtaine d’années, ce matériau était utilisé seul en tant que remblai, ou bien ajouté ou substitué dans diverses formulations de matériaux servant en technique routière : graves laitier, cendres volantes, graves ciment…
Le comportement géotechnique du phosphogypse est comparable à celui d’un sable fin anguleux, très propre mais très friable. Les différentes études menées avaient abouti à déconseiller l’utilisation du phosphogypse en remblais routiers, essentiellement pour des raisons économiques, les traitements nécessaires à cette valorisation du phosphogypse le rendant plus coûteux que des matériaux traditionnels.
Du fait de son constituant majeur le sulfate de calcium l’utilisation du phosphogypse avait été envisagée en mélange avec des laitiers ou des cendres volantes, conduisant à l’obtention de matériaux de bonnes performances mécaniques. L’utilisation de ces matériaux en vraie grandeur avait démontré la faisabilité de telles valorisations. En revanche, la technique de la grave ciment additionnée de phosphogypse n’avait pas donné de résultats probants.
Sur le plan environnemental, outre le sulfate, le phosphogypse brut (en l’absence de tout traitement) est susceptible de relarguer des éléments traces métalliques et des radio-éléments dans les eaux, et dans une moindre mesure dans l’atmosphère (radon…). L’impact de ces relargages sur les écosystèmes a été mis en évidence par des études françaises, aucune n’ayant cependant été réalisée dans une perspective de valorisation du phosphogypse en technique routière. Le risque pour la santé humaine lié à la valorisation du phosphogypse dans des infrastructures routières a fait l’objet de très peu d’études (en particulier aucune étude française), et leurs résultats restent à ce jour contradictoires.