Sédiment de dragage
L’eau est un agent d’érosion physique et chimique des roches et des sols qu’elle draine. Les particules minérales ou organiques en suspension s’accumulent, grâce aux processus de floculation ou de gravitation, dans le fond des cours d’eau et ports fluviaux et maritimes ; c’est le processus naturel de sédimentation. Les gestionnaires des ports maritimes et des cours d’eau sont confrontés à la nécessité de draguer les fonds afin de maintenir la navigabilité ou prévenir les risques d’inondation, et par voie de conséquence à la problématique du devenir du sédiment qui en découle. Deux types de gestion sont distingués en fonction de la qualité physico-chimique de ces sédiments (contamination en éléments traces métalliques, HAP, PCB, etc.), l’immersion (ou clapage) ou le dragage et la gestion à terre de ces sédiments. Les opérations de dragage sont soumises à une réglementation à la fois au niveau international, mais également au niveau communautaire et national. Ces opérations sont soumises aux procédures d’autorisation ou de déclaration au titre de la loi sur l’eau (articles L. 214-1 à L. 214-6 du code de l’environnement). Par défaut, une fois sorti de l’eau, les sédiments sont considérés comme des déchets. Les sédiments de dragage sont un mélange de sables, de limons et d’argiles. Dans un contexte d’épuisement des ressources naturelles, ces sédiments représentent néanmoins une source importante de matériaux dit alternatifs. En effet, selon une enquête du CETMEF (Centre d’études techniques maritimes et fluviales, 2012), la quantité de sédiments marins dragués en 2009, en France métropolitaine et départements d’outre Mer, était de 33,56 millions de tonnes de matière sèche, dont 81% dragués par les 7 grands ports maritimes. Pour les sédiments continentaux, l’enquête réalisée par le ministère de l’environnement (2002), faisait état d’un volume de 2.82 millions de mètre cube de sédiment pour les opérations de dragage d’entretien. Divers projets de recherches sont menés afin de développer, dans le respect de la réglementation et des conditions environnementales et sanitaires, l’utilisation de la meilleure technique disponible à un coût économiquement acceptable. Ainsi, différents chantiers expérimentaux de valorisation en technique routière, en remblais, dans la formulation de béton ou encore en aménagement paysagers (réalisation de buttes paysagères) sont recensés.
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