Schistes houillers
Les schistes houillers sont les résidus de la séparation entre le charbon et le stérile qui l'accompagne lors de son extraction. Il n'existe pas de texte réglementaire spécifique couvrant leur utilisation. Ces matériaux ne sont plus actuellement produits en France, mais constituent des stocks sous forme de terrils (une vingtaine d'entre eux sont actuellement en exploitation, sur un total d'environ 500 sur le territoire français). Les terrils ont souvent été le siège de combustions spontanées, (à des températures moyennes de 800°C), dont le degré détermine la catégorie finale du schiste (orange pour une combustion faible, rouge pour une combustion normale et violet pour une combustion extrême jusqu'à vitrification du matériau). Lorsque le schiste d'origine est riche en calcaire, sa couleur reste grise, mais la cuisson fait apparaître des quantités significatives de chaux.
Les schistes houillers sont généralement constitués de schistes (provenant d'argiles métamorphisés), de grès, et d'éléments charbonneux pour les schistes noirs. Le schiste noir peut être utilisé tel quel (tout venant) ou après criblage (en coupure d/D avec d = 16 mm, et D =160 mm – catégorie « Formoschiste » - ou encore en 0/20). Ses propriétés mécaniques le réserve à un emploi en partie haute de remblai ( le tout venant) en couche de forme (trafic limité à TC6) et en partie basse de remblai (le schiste criblé) moins sensible à l'eau. Le formoschiste, qui est un label correspondant à certains schistes criblés, obéit à des spécifications en termes de résistance au choc et à l'attrition humide.
Les schistes rouges concassés – aujourd'hui rares, ont des caractéristiques de granulats (classe E ou F selon la norme) et peuvent donc entrer dans la constitution de corps de chaussée peu circulées. Ils sont alors souvent traités aux liants hydrauliques.
Sur le plan environnemental, les schistes stockés en terril provoquent parfois un phénomène de drainage minier acide, lié à l'oxydation naturelle des sulfures en sulfates. Le pH acide qui en résulte peut théoriquement favoriser le relargage de métaux lourds. On n'a cependant pas identifié le phénomène dans les nombreuses expériences passées d'utilisation en infrastructures routières (plusieurs dizaines de millions de tonnes en Nord-Pas de Calais).
Terril de schistes rouge (PREDIS, 2002)
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