Mâchefers d'Incinération de Déchets Non Dangereux (MIDND)

Les mâchefers d’incinération de déchets non dangereux (MIDND) sont les résidus solides issus de la combustion de la fraction non triée des ordures ménagères collectée par le service public, plus ou moins mélangée à des déchets d’entreprises (artisans, commerçants) et administrations. Selon la classification européenne des déchets (Articles R 541-7 à R 541-11 du Code de l'Environnement), les MIDND sont codifiés dans la liste unique des déchets qui figure à l'annexe II de l'article R541-8 du Code de l’environnement. Leur caractère utilisable en travaux publics était précisé dans une circulaire du ministère de l’Environnement, datant de 1994. Suite au Grenelle de l'environnement, le ministère de l'Écologie a entrepris la révision des règles de valorisation des déchets en technique routière, et en particulier des mâchefers. L'arrêté du 18/11/2011 remplace la circulaire du 9 mai 1994 et redéfinit les règles de valorisation des mâchefers en technique routière. Ces nouvelles dispositions sont entrées en vigueur le 1er juillet 2012. Les MIDND nommés précédemment MIOM (Mâchefers d’Incinération d’Ordure Ménagères) font aussi l’objet de guides régionaux, dont le plus ancien est celui d’Ile de France, édité en 1998.

Les MIDND, en sortie des usines d’incinération, sont généralement dirigés vers des Installations de Maturation et d’Elaboration (IME), dans lesquelles ils subissent différentes opérations visant à les séparer de certains éléments grossiers et/ou métalliques, et à améliorer leur homogénéité et leur stabilité. D’un point de vue physique, les MIDND élaborés sont constitués d’une phase scoriacée (légère) et d’une phase vitreuse, la partie grossière correspondant notamment aux débris de verre. Sur le plan chimique, on trouve dans les MIDND des éléments chimiques majeurs en proportion voisine de celle des roches magmatiques et de très nombreux éléments traces métalliques concentrés par la perte de masse induite par la combustion. Le contrôle de la qualité des MIDND porte principalement sur la quantité d’imbrûlés (résultat de la qualité d’incinération) et sur les métaux lourds, dont on doit vérifier la faible solubilité pour déclarer le matériau valorisable. Dans ce cas, on a affaire à des graves 0/20 mm ou 0/31,5 mm, se caractérisant par des résistances mécaniques modérées et une teneur en eau à l’optimum Proctor de 10 à 20%.
Environ trois millions de tonnes de MIDND sont produits annuellement en France, les régions les plus riches en MIDND étant l’Ile de France et Rhône-Alpes. Les MIDND sont utilisés en France en remblai, couche de forme ou couche de fondation (ce dernier usage étant réservé aux voies à faible trafic). Les précautions d’emploi consistent notamment à éviter le contact avec les eaux superficielles ou souterraines. A l’étranger, le taux d’utilisation des MIDND est contrasté : certains pays n’en produisent pas alors que d’autres visent une utilisation totale de la production. La recherche est active sur ce matériau au niveau international. Son principal enjeu est la compréhension du comportement environnemental et mécanique à long terme du matériau en conditions réelles d’utilisation.
    Concernant les données de la littérature sur l’analyse du cycle de vie de ces déchets, quelques travaux bibliographiques évaluent leurs impacts évités lorsqu’ils sont plutôt utilisés dans la route en remplacement de la mise en décharge. Quelques données d’ICV obtenues sur des installations françaises sont proposées.

Schéma d'une usine type incinération des ordures ménagères