Sources sur le territoire français
Les matériaux naturels sont, par définition, présents sur tout le territoire. Cela dit, tous n'ont pas une qualité suffisante pour être utilisables en remblais ou couches de forme, et a fortiori comme granulats. La ressource disponible en granulats des départements est présentée dans les Schémas Départementaux de Carrière, documents publics consultables dans les préfectures de ces départements.
1. Cas des matériaux pour terrassements
Sur un chantier donné, la première ressource à examiner, ce sont les matériaux du chantier lui–même, donc la ressource locale, qui peut faire l'objet de traitements en place ou de mouvements de terre.
Dans le cas d'un chantier déficitaire en matériaux (et/ou si la qualité de ceux du site est déclarée insuffisante à l'issue de l'étude géotechnique), l'apport extérieur se fait à partir d'emprunts (quantités limitées), ou plus souvent de carrières.
Dans ce dernier cas, les matériaux sont généralement issus des zones altérées des gisements (découverte) ou de l'élimination de la fraction altérée aux premiers stades de l'élaboration des granulats. Les matériaux ainsi obtenus ont une qualité suffisante pour répondre aux spécifications « terrassements », et leur utilisation participe ainsi à l'économie des zones « nobles » des gisements.
2. Cas des granulats
Dans le vocabulaire technique courant, les granulats se répartissent en trois grandes familles :
• alluvionnaire (issus des terrasses des cours d'eau, ainsi que du prolongement en mer de ces cours d'eau pour les « granulats marins ») ;
• calcaire (issus de l'exploitation des roches sédimentaires du même nom) ;
• éruptif (issus de l'exploitation des roches magmatiques, mais auxquels se rattachent aussi les granulats issus de l'exploitation des roches métamorphiques, ainsi que de celle de certaines roches sédimentaires siliceuses comme les grès).
La répartition sur le territoire des carrières produisant l'une ou l'autre de ces trois familles de granulats dépend de la géologie (Maillot, 2001).
• Les régions géologiques susceptibles de produire des granulats « éruptifs» sont le Massif armoricain, le Massif Central, les Vosges et la Corse.
• Les granulats calcaires proviennent de certaines zones sédimentaires du bassin parisien, du Nord et de l'Est du Bassin aquitain, du Jura, des marges sud du Massif Central, ainsi que du massif sédimentaire ancien ardennais (Ardennes, Nord, Pas de Calais).
• Les granulats alluvionnaires sont présents un peu partout. A cet égard, il faut souligner que dans bien des régions où les formations géologiques encaissantes ne comptent pas de roches massives de qualité, ils sont la seule source locale de granulats.
• Enfin, les zones de montagne (Alpes, Pyrénées, Provence) bénéficient d'une géologie suffisamment variée pour que les trois familles de granulats y soient représentées.
Il est à noter que, pour diverses raisons (épuisement de gisements, mesures légales diverses, politiques volontaristes d'économie des ressources naturelles), la tendance nationale depuis plusieurs dizaines d'années est à la réduction progressive de la production des granulats alluvionnaires récentes, au profit des calcaires et des éruptifs .
Pour conclure, on peut citer les éléments récapitulatifs donnés par Arquié et Tourenq (1990) et Maillot (2001) :
• Pour les roches alluvionnaires, la proximité des lieux de consommation, le large éventail des qualités et les coûts de production modérés expliquent le développement historiquement important de l'exploitation de ces matériaux et la place importante qu'ils occupent aujourd'hui dans le marché des granulats.
• La plupart des granulats concassés calcaires sont dans l'ensemble de bons matériaux pour le béton, mais pas pour les couches de roulement
• Les granulats concassés éruptifs sont des constituants de choix pour les techniques routières et bétons ainsi que pour le ballastage des voies ferrées.